Music, Crises and Resilience (1) : Resisting and Uniting Through Media, from the Newspapers to the Internet

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Ce séminaire mettra en regard deux communications témoignant des stratégies adoptées pour s’unir et se faire entendre en temps de crise à travers les moyens médiatiques à disposition : la presse écrite au début du XXe siècle, internet au début du XXIe s. Il sera donné par Elise Gayraud (Katholieke Universiteit Leuven) et Cécile Quesney (Université de Rouen).

En collaboration avec ICTM-Belgium.

 

Info pratique:

- 22.12.2021 à 14h.

- en présentiel : l’Université Libre de Bruxelles, Maison des Arts (56 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles), salle de projection (J56.3.303).

- en ligne : sur Teams. Pour accéder au lien inscrivez-vous au : ictm.belgium@gmail.com.

 


Programme (see below for the English version) :

Cécile Quesney (Université de Rouen), Des « ouvrages de dame » appréciés par des hommes. Les compositrices dans la presse française de 1900 à 1945

La première moitié du XXe siècle marque un nouveau développement dans la formation et la reconnaissance des compositrices en France.La presse générale et spécialisée rend compte de ces changements mais reflète également les difficultés persistantes que rencontrent les compositrices au fil de leur carrière. Leurs œuvres sont du reste presque uniquement appréciées par des hommes qui pour leur majorité adoptent une posture condescendante face à ce qu’ils qualifient souvent d’« ouvrages de dames ».

À partir d’une analyse de la place des compositrices dans la presse (comptes rendus de concerts, enquêtes et entretiens), cette séance mettra en évidence la violence des discours qui entourent les compositrices mais aussi les stratégies de ces dernières pour y faire face. Il s’agira également d’observer l’évolution de ces discours qui, s’ils témoignent par moment d’une certaine ouverture, restent largement teintés de préjugés de genre.

Cécile Quesney est attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Rouen (GRHis). Agrégée et diplômée du CNSMDP en musicologie, docteure de Sorbonne Université et de l’Université de Montréal, ancienne chargée de recherche du FNRS à l’ULB, elle s’intéresse à l’histoire des pratiques musicales en France et en Europe au XXe siècle et en particulier pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Élise Gayraud (Universität Siegen), « La justice sociale à travers la musique traditionnelle : rencontres interculturelles en temps de pandémie. Une étude de cas du mouvement Ethno »

Remettant en question la perception qu'ont les participants de leur propre musique ainsi que de celle d'autres cultures, Ethno organise des rassemblements fréquents de jeunes musiciens folk du monde entier, qui s’enseignent mutuellement leur musique pendant une semaine, puis se produisent en tant qu'ensemble de musique du monde. Depuis 1990, Ethno a rassemblé plusieurs centaines de jeunes musiciens de différents pays. Les éthos de la tolérance, de l'égalité, de la justice sociale, des droits de l'homme et de la construction de la paix sont au cœur du mouvement Ethno, mais leur ambition ouverte d'exister au-delà des frontières et des discours politiques conduit à des points de vue contradictoires sur son rôle supposé.

Lorsque la sphère numérique est devenue l’unique canal de communication, ce réseau de base a fait preuve d'une résilience remarquable, en adaptant ses méthodes d'enseignement au nouveau support et en maintenant les conversations entre les anciens participants, imitant ainsi les rencontres en face à face si primordiales pour la mission Ethno. Ces initiatives ont néanmoins mis en évidence des lacunes et des limites cruciales des efforts d'Ethno. L'examen de ces initiatives et de leurs résultats donne un aperçu important des possibilités et des limites de l'utilisation d'Internet comme moyen de communication exclusif pour les initiatives internationales de base.

La thèse de doctorat du Dr Élise G. M. Gayraud explore les perspectives contemporaines de la transmission de la musique traditionnelle en Grande-Bretagne (Durham, Royaume-Uni, 2016). Depuis, elle a enseigné à l'Eberhard-Karls-Universität, Tübingen (Allemagne), et a collaboré avec l'Université York St John (Royaume-Uni) et la KU Leuven (Belgique). Elle est actuellement boursière postdoctorale en ethnomusicologie et éducation musicale à l'Universität Siegen (Allemagne) où son travail porte sur les initiatives d'Ethno-World et leur pertinence pour l'éducation musicale en Allemagne.

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Cécile Quesney (University of Rouen), « "Ladies’ work" appreciated by men. Women composers in the French press from 1900 to 1945 »

The first half of the twentieth century marks a new development in the formation and recognition of women composers in France. The general and specialized press reports on these changes but also reflects the persistent difficulties encountered by women composers throughout their careers. Their works are almost exclusively appreciated by men who, for the most part, adopt a condescending attitude towards what they often describe as "works by women". Based on an analysis of the place of women composers in the press (concert reports, surveys and interviews), this session will highlight the violence of the discourses surrounding women composers, but also the strategies of the latter to face them. It will also look at the evolution of these discourses, which, although they may show a certain openness, remain largely tainted by gender prejudices.

Cécile Quesney is a temporary teacher and research associate (ATER) at the University of Rouen (GRHis). She has a degree in musicology from the CNSMDP, a PhD from Sorbonne University and the University of Montreal, and was formerly a research fellow at the FNRS at the ULB. She is interested in the history of musical practices in France and Europe in the 20th century, particularly during the Second World War.

Élise Gayraud (Universität Siegen), « Social justice through traditional music: intercultural encounters in times of pandemic. A case study of the Ethno-movement »

Challenging participants' perceptions of their own music as well as that of other cultures, Ethno usually holds frequent gatherings of young folk musicians from around the globe, who mutually teach their music for a week, then perform as a world music ensemble. Since 1990, it has drawn together several hundred young musicians from various countries. Ethos of tolerance, equality, social justice, human rights and peace-building are core to Ethno movement, yet their open ambition to exist beyond political boundaries and discourses leads to conflicting views relating to its supposed role.

When the digital sphere became the only communication channel, this grass-root network has shown remarkable resilience, adapting its teaching methods to the new medium, and maintaining conversations between past participants, emulating face-to-face encounters so primordial to the Ethno mission. These initiatives have nonetheless highlighted crucial shortcomings and limitations of the Ethno endeavours.

Examining these initiatives and their outcomes provides an important insight into the opportunities and limitations brought by the use of the Internet as the exclusive communication means for international grass-root initiatives.

Dr Élise G. M. Gayraud’s doctoral thesis explores contemporary perspectives on the transmission of traditional music in Britain (Durham, UK, 2016). Since then, she taught at Eberhard-Karls-Universität, Tübingen (Germany), and collaborated with York St John University (UK) and KU Leuven (Belgium). She is currently a Postdoctoral Fellow in Ethnomusicology and Music Education at Universität Siegen (Germany) where her work focuses on Ethno-World initiatives and their relevance to music education in Germany.

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