Séminaire consacré aux enjeux de collectages et de sauvegarde de la musique traditionnelle et populaire sera donnée par Françoise Lempereur (Université de Liège) et Hugo Rodriguez (Royal Library of Belgium, LaM-ULB).
En collaboration avec ICTM-Belgium.
Info pratique:
- 27.10.2021 à 14h.
- en présentiel : l’Université Libre de Bruxelles, Maison des Arts (56 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles), salle de projection (J56.3.303).
- en ligne : sur Teams. Pour accéder au lien inscrivez-vous au : ictm.belgium@gmail.com.
Programme (see below for the English version) :
Françoise Lempereur a obtenu en 1973 une licence en musicologie à l’Université de Liège, avec un mémoire de fin d’études intitulé Contribution à une étude ethnomusicologie de la chanson traditionnelle en Wallonie, où elle s’interrogeait déjà sur la méthodologie de l’enquête, la nécessité d’une transcription, la conservation des documents sonores recueillis et leur transmission.
Entrée dès 1974 comme responsable de rubrique à la RTBF, elle participe à des émissions sur les musiques traditionnelles et folk et mène des collectages de documents sonores, tant en Wallonie (chanson sociale, chanson enfantine, etc.) qu’à New York (Pete Seeger), en Louisiane (Clifton Chenier et les principaux musiciens cajuns), au Wisconsin (chansons wallonnes) et, plus tard, au Québec. Elle rencontre aussi des musicologues spécialisés (Alan Lomax, Diego Carpitella, Bernard Lortat-Jacob, Paul Collaer, Hubert Boone) et, en 1976, participant à une campagne internationale de sauvegarde des musiques traditionnelles initiée par la Smithsonian Institution, elle conduit la délégation belge, composée de 15 musiciens traditionnels flamands et wallons, lors du Bicentennial Folklife Festival à Washington DC.
Constatant amèrement l’impossibilité de collecter aujourd’hui dans la population des musiques et chansons transmises oralement de génération en génération, elle participe à la mise en valeur de ses archives, notamment via la plateforme Melchior lancée par l’IMEP de Namur. Le 27 octobre, elle nous entretiendra de ses expériences de collectages et des succès et échecs de valorisation et de transmission de ceux-ci.
Hugo Rodriguez est docteur en musicologie de l'Université libre de Bruxelles et collaborateur scientifique à la section de la Musique de KBR (Bibliothèque royal de Belgique). Ses travaux et activités se divisent en deux volets : d'une part un volet théorique consacré aux recherches sur la question de la signification en musique, d'autre part un volet historique consacré à divers aspects de la musique du XIXe siècle, ainsi qu'aux collections et archives musicales des XIXe, XXe et XXIe siècles.
Son intervention sera divisée en deux parties. Dans une première partie à vocation descriptive, elle offrira un panorama des fonds et collections de musique traditionnelle et populaire conservés à la section de la Musique de KBR. Cela présupposera l'adoption d'une définition de ce qu'on entend par « fonds et collection de musique traditionnelle et populaire », une définition de travail que l'on voudra aussi inclusive que possible : « Tout ensemble de documents ayant majoritairement trait à de la musique qui répond à deux conditions possiblement disjointes : être de la musique non savante ou être de la musique non occidentale ».
Dans une seconde partie à vocation réflexive, on partira du caractère à première vue trop inclusif de cette définition de travail et des collections peu nombreuses et fort disparates qui, à la section de la Musique, la satisfont. On s'interrogera sur trois dimensions du problème : la place majeure du document écrit dans les collections de KBR, le statut généraliste de cette institution, et enfin la distinction entre musique traditionnelle et populaire. On fera l'hypothèse que ces trois dimensions permettent de mieux comprendre les problèmes conceptuels et pratiques qui concernent les collections de musique traditionnelle et populaire dans des institutions patrimoniales à vocation généraliste.
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Françoise Lempereur obtained a degree in musicology from the University of Liège in 1973, with a thesis entitled Contribution à une étude ethnomusicologique de la chanson traditionnelle en Wallonie, in which she already questioned the methodology of the survey, the need for a transcription, the conservation of the sound documents collected and their transmission.
In 1974, she joined RTBF as a section editor and took part in broadcasts on traditional and folk music, collecting sound documents in Wallonia (social songs, children's songs, etc.), New York (Pete Seeger), Louisiana (Clifton Chenier and the main Cajun musicians), Wisconsin (Walloon songs) and, later, in Quebec. She also met specialised musicologists (Alan Lomax, Diego Carpitella, Bernard Lortat-Jacob, Paul Collaer, Hubert Boone) and, in 1976, as part of an international campaign to safeguard traditional music initiated by the Smithsonian Institution, she led the Belgian delegation, composed of 15 Flemish and Walloon traditional musicians, to the Bicentennial Folklife Festival in Washington DC.
Bitterly aware of the impossibility of collecting music and songs transmitted orally from generation to generation in the population today, she participates in the development of her archives, notably via the Melchior platform launched by the IMEP in Namur. On 27 October, she will talk about her experiences in collecting and the successes and failures of valorising and transmitting them.
Hugo Rodriguez has a doctorate in musicology from the Université libre de Bruxelles and is a scientific collaborator at the Music Section of KBR (Royal Library of Belgium). His work and activities are divided into two parts: on the one hand, a theoretical part devoted to research on the question of meaning in music, and on the other hand, a historical part devoted to various aspects of nineteenth-century music, as well as to the music collections and archives of the nineteenth, twentieth and twenty-first centuries.
His talk will be divided into two parts. The first part will be descriptive and will provide an overview of the traditional and popular music collections held in the KBR Music Section. This will presuppose the adoption of a definition of what is meant by "traditional and popular music fonds and collection", a working definition that will be as inclusive as possible: "Any set of documents relating mainly to music that meets two possibly disjointed conditions: to be non-scholarly music or to be non-Western music".
In a second, reflective part, we will start from the apparently over-inclusive nature of this working definition and the few and very disparate collections in the Music Section that meet it. We will examine three dimensions of the problem: the major place of the written document in KBR's collections, the generalist status of this institution, and finally the distinction between traditional and popular music. It will be hypothesized that these three dimensions provide a better understanding of the conceptual and practical problems of traditional and popular music collections in heritage institutions with a generalist vocation.