Séminaire consacré à l'évolution de la harpe en Afrique centrale dans des contextes socio-culturels sera donnée par Salomé Strauch (Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris)
En collaboration avec ICTM-Belgium.
Info pratique:
- 30.11.2022 à 16h.
- en présentiel : l’Université Libre de Bruxelles, Maison des Arts (56 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles), salle de projection (J56.3.303).
- en ligne : sur Teams. Pour accéder au lien inscrivez-vous au : ictm.belgium@gmail.com.
Programme (see below for the English version) :
Étudier les harpes d’Afrique centrale : méthodologie, description et évolution
La harpe, jouée depuis plusieurs siècles en Afrique centrale, y présente des formes et des usages extrêmement diversifiés. Les populations qui en jouent étant de tradition orale, leur histoire et celle de la harpe sont mal connues. De nombreux auteurs ont proposé des descriptions et classifications des harpes, selon leur pays et/ou population d’attribution, mais aucune étude ne s’est intéressée à la description exhaustive d’un échantillon conséquent à l’échelle de l’Afrique centrale.
Dans le cadre des projets Kundi et Ngombi, une méthodologie a été élaborée afin de décrire la morphologie et le contexte d’utilisation des harpes d’Afrique centrale, ainsi que le vocabulaire vernaculaire associé. Cette méthodologie est explicitée dans le Guide de description organologique des harpes d’Afrique centrale, contenant près de 500 paramètres. Ce document a permis la description, depuis 2016, de près de 700 harpes, dans les musées internationaux et sur le terrain (Gabon, Cameroun, Ouganda).
La base de données alors créée permet de réaliser des analyses statistiques et phylogénétiques. Ces dernières, développées pour étudier l’évolution des espèces passées et actuelles, sont de plus en plus utilisées en Sciences Humaines et Sociales pour étudier l’évolution culturelle. Une analyse préliminaire a permis d’étudier les processus évolutifs d’un échantillon de 68 harpes décrites sur le terrain (Gabon, Cameroun). L’objectif de la présente étude est de réaliser une analyse phylogénétique exhaustive de la morphologie des presque 700 harpes de la base de données descriptive. Cela permettra de déterminer les degrés relatifs de parenté entre les harpes échantillonnées et de mieux appréhender l’impact des contextes socio-culturels sur leurs mécanismes d’évolution.
Salomé Strauch est doctorante au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris, sous la direction de Sylvie Le Bomin. Biologiste de formation, elle a participé à créer la plus grosse base de données sur les harpes en Afrique centrale, afin d’analyser leur diversité et leur variabilité. Elle s’intéresse aux méthodologies et aux processus descriptifs et utilise les statistiques et la phylogénie pour étudier les processus évolutifs de la morphologie des harpes d’Afrique centrale.
***
Studying Central African harps: methodology, description and evolution
The harp, which has been played for several centuries in Central Africa, has extremely diverse forms and uses. As the populations that play the harp follow an oral tradition, their history and that of the harp are poorly known. Numerous authors proposed descriptions and classifications of harps, according to their country and/or population of attribution, but no study has been interested in the exhaustive description of a large sample at the scale of Central Africa.
Within the framework of the Kundi and Ngombi projects, a methodology was developed to describe the morphology and context of use of Central African harps, as well as the associated vernacular vocabulary. This methodology is spelled out in the Guide de description organologique des harpes d'Afrique centrale, containing nearly 500 parameters. Since 2016, this document enabled the description of nearly 700 harps in international museums and in the field (Gabon, Cameroon, Uganda).
The database allows statistical and phylogenetic analyses to be carried out. The latter, developed to study the evolution of past and present species, are increasingly used in the Human and Social Sciences to study cultural evolution. A preliminary analysis has made it possible to study the evolutionary processes of a sample of 68 harps described in the field (Gabon, Cameroon). The objective of the present study is to carry out an exhaustive phylogenetic analysis of the morphology of the almost 700 harps in the descriptive database. This will allow us to determine the relative degrees of relatedness between the sampled harps and to better understand the impact of socio-cultural contexts on their evolutionary mechanisms.